(Noble histoire des illustres ancêtres de la famille Von Niwerlanger)
(Introduction à la "Noble histoire des illustres ancêtres de la famille Von Niwerlanger":
Ce document est consigné dans les archives de Gotfrid von Niwerlanger dans son chastel principal. Il s'agit d'une copie faite à partir d'un manuscrit original perdu. Ce fut le grand-père de Gotfrid qui commanda cette copie à des scribes. Ce scribe était nommé Einhart et était le biographe de la famille von Niwerlanger. Selon Einhart, cette légende avait d'abords été consacrée à l'écrit par Gregor von Hochhaus, un illustre chroniqueur ayant vécu au tout début de la principauté d'Argyle. Les adversaires politiques de Gotfrid clâment que ce manuscrit n'est qu'un faut et que l'original n'a jamais existé.)
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Noble histoire des illustres ancêtres de la famille Von Niwerlanger
Jadis, avant l’avènement d’Usire et des Voïvodes, les mythes et légendes qui étaient racontés par les Anciens étaient dominés par un mythe glorieux. Ce mythe qui les trônait tous était celui des Nivelanges. Ce mythe racontait que seulement le plus valeureux des guerriers sauraient s’imposer au Nivelanges et que grâce à eux, il deviendrait le plus renommé des héros et le plus honorable.
Maint jeune héro avide de gloire tenta de conquérir les fiers Nivelanges mais nul n’y parvint. Jusqu’à ce que le plus vaillant d’entre eux, celui qui déjà avait accompli de nombreux exploits se montra digne de cet honneur grandissime. Chlodion était son nom et ainsi, il battit les Nivelanges pour ensuite, grâce à eux, conquérir son propre royaume et instaurer sa propre dynastie. Le vaillant guerrier, même s’il fut fils de roi, avait été privé de tout héritage par la cupidité de ses frères. Mais sa vaillance lui permit de subjuguer le pouvoir des mythiques Nivelanges dont la magie et les trésors lui permirent maint exploit prodigieux. C’est de cette manière qu’il se valut son propre royaume.
Le noble et très vaillant héros désira ensuite, plus que toute autre chose, assurer sa dynastie. Il alla, escorté de ses puissants Nivelanges, dans les terres d’un puissant roi dont la fille était réputée comme la plus belle et la plus vertueuse. Le noble roi attendait d’offrir sa fille au plus vaillant d’entre tous les héros. Il réservait à tous les prétendants qui se présentaient à lui de terribles et mortelles épreuves qu’ils devaient survivre afin de recevoir la main de la promise. Combien de vaillant guerriers dû-elle regarder périr par amour pour elle. Ce, jusqu’au jour où le maître des Nivelanges releva ce même défi.
Ainsi, le vaillant héro usa des pouvoirs qu’il acquit chez les Nivelanges pour braver les épreuves qui gardaient la jeune pucelle. Celle-ci, avant même de le voir braver le danger pour elle, dès qu’elle eu jeter son regard sur lui, en était tombée amoureuse. Son cœur fut moult attristé à l’idée que celui qui avait conquis son amour risquait sa vie pour elle. C’est ainsi qu’elle confia à ses dames que s’il devait mourir, elle en ferait de même en se jetant du haut de cette tour dans laquelle son père la gardait en tout temps. Mais autant son cœur craignait pour lui, autant il battait de plus en plus fort chaque fois que son champion remportait les épreuves l’une après l’autre.
Son terrible mais juste père fut hautement surpris mais également émerveillé par le talent avec lequel ce nouveau champion accomplissait les terribles épreuves. Nul de sa cour n’aurait cru un tel prodige possible pour un homme, même s’il était lui-même roi. Mais tel était le pouvoir des Nivelanges. Lorsque le champion eut réussi cette dangereuse ordalie, le roi l’accueillit tel son fils et le mena lui-même à sa fille. La noce eut lieu dès cette nuit et c’est à ce moment qu’elle se donna à lui. Après de longues célébrations en l’honneur des nouveaux mariés, le champion demanda congé au roi et emmena son épouse avec lui, ainsi que son escorte formée des puissants Nivelanges. Mais avant de partir, en reconnaissance envers le père de son épouse, le seigneur des Nivelanges prononça un serment qui allait faire sa perte. Il jura à son nouveau père de l’aider dans toute entreprise qu’il devait entreprendre. Le roi le remercia et ce ne fut point long avant qu’il ne fasse appel à son gendre.
C’est ainsi que le maître des Nivelanges revint dans ses terres avec la belle et douce princesse. À leur arrivée, le royaume entier fut en liesse devant le retour du seigneur avec sa tendre épouse. De longues festivités suivirent. Elles durèrent plusieurs mois, jusqu’à la naissance de leur premier fils. Ensuite, il y eu de nouvelles réjouissances en l’honneur de cet heureux événement. Le roi et la nouvelle reine étaient comblés de bonheur et le royaume s’en portait que bien. Le bon roi rendait une justice et assurait la paix et la prospérité dans le royaume. L’année était ponctuée de fêtes en l’honneur des dieux de Jadis et des héros testaient leur valeur pour le plus grand plaisir du roi toute l’année durante. Le seigneur ne pouvait demandé mieux.
Pourtant, au royaume d’où venait sa belle épouse, de tristes événements se produisirent. La reine mère, suite à une longue maladie agonisante rendit l’âme dans d’âpres souffrances. Le veuf qu’elle laissa fut submergé de tristesse et celle-ci menaçait de le terrasser en faisant éclater son cœur. Ses meilleurs conseillers, constatant son accablement, lui demandèrent s’il existait un moyen quelconque de soulager sa peine. Il en allait de la prospérité du royaume. Le roi attristé répondit : « Je ne saurai être soulagé de ma peine que si vous trouviez une dame plus belle que la beauté elle-même. » Ses conseillers, ne prenant aucunement ces mots à la légère, se mirent à la recherche d’une telle femme.
Une rumeur finit par parvenir à leurs oreilles, celle d’une femme dotée d’une beauté telle que celle dont parlait leur roi. Mais cette beauté n’avait d’égal que son orgueil. Toutefois, ils ne songeaient qu’au rétablissement de leur roi et firent fit de ce détail. Ils s’empressèrent d’informer leur souverain de cette dame, Brunehaut. Hincmar écouta avec délectation leur récit sur la splendeur irréelle de cette beauté et son cœur en fut troublé et séduit. Il ordonna qu’on le mène à la belle. Hélas, on l’avertit que la courtiser serait une affaire des plus difficiles. Elle gardait son pucelage que pour celui qui parviendrait à la vaincre. Sachez que Brunehaut était une puissance enchanteresse qui, grâce à ses sortilèges, pouvait battre le plus puissant des chevaliers.
Hincmar, se croyant vaincu face à une telle dame, se rappela alors la promesse de son gendre Chlodion. Il fit envoyer une missive à sa tendre Hildegarde et à son époux, les priant de venir le visiter, ce qu’ils firent avec joie. Une soirée, alors qu’on offrait un banquet en l’honneur de ses invités, Hincmar prit Chlodion à part et lui parla de son désir de conquérir la grande et terrible Brunehaut. Chlodion écouta et fut ampli d’une crainte : « Je ne crois pas qu’il soit sage pour vous de désirer une telle femme. » Hincmar ne voulait en démordre et insista, rappelant à Chlodion son serment. Le preux chevalier dut se plier à la volonté du père de sa tendre épouse et accepta d’user de ses talents pour gagner Brunehaut à Hincmar.
Prenant congé de sa femme et de son fils, Chlodion parti en quête avec l’aveugle Hincmar et ils firent route vers la terre où demeurait Brunehaut. Les deux rois se firent annoncés à la splendide dame qui accepta de les recevoir en sa cour. C’est au moment même où il fut en sa présence que Hincmar se jeta aux pieds de la fier Brunehaut et lui déclara ses intentions. D’abord charmée qu’un roi la courtise, elle dut lui révéler qu’elle ne pourrait être gagner qu’au terme d’un combat dans lequel il devait mettre en jeu sa propre vie. Hincmar, omnubilé par son désir accepta, en oubliant même l’aide que Chlodion devait lui donner.
Invisible, Chlodion suivit le roi dans chacun de ses gestes afin de repousser les terribles assauts de Brunehaut. Finalement, la dame dut s’admettre vaincu, reconnaissant en Hincmar une valeur telle qu’il méritait qu’elle l’épousât. Jamais elle n’avait soupçonné que Hincmar avait été grandement aidé par Chlodion et le pouvoir qu’il avait prit chez les Nivelanges. En toute réalité, c’était lui le vainqueur de la puissante Brunehaut.
Les deux rois revinrent en leurs terres, Hincmar accompagné de sa future reine Brunehaut. Hildegarde attendait son époux et grande joie il y eut entre eux lorsqu’ils se retrouvèrent. Hildegarde fut également des plus heureuse lorsqu’elle apprit que son père avait retrouvé sa joie avec Brunehaut. De grandes réjouissances eurent lieu et on célébra la noce entre Hincmar et sa nouvelle épouse.
Toutefois, pour Hincmar, la joie fut de très courte durée. Lorsque vint le moment de consommer le mariage, il trouva sa Brunehaut dans un songe. Celle-ci avait un doute au sujet de la victoire de son époux. Le voyage ayant été long, elle n’avait su reconnaître en cet homme qu’elle côtoyait le puissant guerrier qui l’avait vaincu. Afin de mettre à nouveau Hincmar à l’épreuve, elle se refusa à lui en cette nuit où devait lui appartenir en tant que femme. Le roi, irrité, insista grandement mais elle se bornait. Hincmar décida enfin de la posséder par la force comme il lui revenait mais c’est elle qui eu le dessus et Hincmar fut soumis à sa puissante volonté. Certaine que l’homme qui avait misérablement tenté de s’imposer à elle ne pouvait être celui qui l’avait vaincu, elle exigea de lui la vérité. Hincmar reconnu alors que c’était grâce à Chlodion qu’il avait vaincu la grande Brunehaut. Courroucée, elle tua Hincmar tel un vulgaire porc.
Sage, rusée et perfide, Brunehaut sut déguiser la mort de son époux et nul ne se douta que c’était par sa faute qu’il était trépassé. Le peuple d’Hincmar l’acclama comme reine car autant qu’Hincmar, son peuple était séduit par sa prestance et sa détermination. La nouvelle reine avait désormais une flamme qui brûlait en son cœur, une flamme de passion pour son véritable vainqueur : le puissant et noble seigneur des Nivelanges qu’était Chlodion.
Ayant assuré la fidélité de son nouveau peuple, elle convoqua Chlodion ainsi que sa femme et leur fils. Elle s’assura que le premier héritier des Nivelanges meurt soudainement, puis, elle fit accuser la mère, Hildegarde, du terrible infanticide. Fou de rage, Chlodion fit enfermer la belle Hildegarde qui, sans qu’il le sache, portait en elle un nouvel héritier. Alors que ses larmes inondaient le pilori où son époux l’avait fait emporter, elle implora son époux de l’entendre. Chlodion, dont le rêve le plus cher était d’avoir un héritier, s’apprêtait à lui trancher lui-même la tête avec sa grande hache. Déjà, perfide et fière, Brunehaut s’était promise à Chlodion lorsqu’il aurait exécuter celle qui pourtant il aimait plus que tout sur le monde des mortels.
La séduisante et envoûtante Brunehaut laissait sa voix mielleuse assombrir l’esprit de Chlodion alors qu’il contemplait son épouse qui avait l’échine recourbée et qui s’était résignée à une mort aux mains de son époux. Celui-ci leva la hache qui reflétait le sourire félon de Brunehaut. Mais, Chlodion ne sut mener à son terme la terrible sentence. Hildegarde ayant jeté un dernier regard ampli d’amour à son époux, celui-ci succomba à nouveau à sa belle épouse. Ordonnant que les Nivelanges lui obéissent une dernière fois, il leur commanda de sauver la belle et pieuse Hildegarde.
Devant la cruelle Brunehaut, qui avait sombrée au plus profond de la surprise, Hildegarde fut enlevée de son pilori et mené en lieu sur par les puissants Nivelanges qui avait accompagné leur seigneur dans les terres de Brunehaut. Celle-ci, rageant contre une telle trahison, libéra tout son courroux contre Chlodion qui fut terrassé sans combattre. Ne pouvant se pardonné d’avoir songé à commettre un acte d’une telle félonie, il avait jugé qu’il s’était montré indigne de vivre. Chlodion, seigneur des Nivelanges, tomba ce jour-là au lieu de son honorable épouse.
Brunehaut, nouvelle reine des terres d’Hincmar pourchassa Hildegarde, craignant qu’elle ne se sauve. Ne pouvant s’approcher d’elle à cause des Nivelanges, elle la devança dans les terres de Chlodion et revendiqua son royaume. Usant une nouvelle fois de ses enchantements trompeurs, elle sut se gagner la loyauté du peuple de celui qu’elle avait pourtant pourfendu. Le royaume qu’elle venait d’acquérir n’était pas complet. Les Nivelanges, n’ayant eu comme maître que Chlodion seul, se refusèrent de suivre la terrible Brunehaut et s’en allèrent en leurs terres. Brunehaut était désormais puissante reine de trois royaumes. Les Nivelanges étaient désormais sans maître et leurs pouvoirs sans possesseur.
Hildegarde, même si elle fut sauvée, était plus accablée que jamais. Son époux l’avait presque trahit et maintenant, tout comme leur fils, il était passé dans l’autre monde. Désormais elle était seule et abandonnée. Ses anciens sujets l’avaient abandonnée au profit de Brunehaut la maligne. Seuls les Nivelanges ne s’étaient pas ralliée à la détestable reine mais leur loyauté était difficilement acquise.
Pourtant, désireuse de se venger, c’est ce que Hildegarde entrepris de faire. Elle retourna sur les traces de son défunt époux et alla gagner la loyauté du puissant peuple mythique. Les épreuves qu’elle du subir afin de se gagner le moyen de sa vengeance lui coûtèrent l’enfant en son sein. Ce ne fut qu’après de terribles labeurs que les Nivelanges eurent une nouvelle maîtresse.
Celle-ci revint alors dans les terres de son père et de son époux pour confronter Brunehaut. Usant de tous les pouvoirs des Nivelanges, elle parvint à réduire à néant l’autorité de Brunehaut. Ayant été vaincue, celle-ci se jeta aux pieds de Hildegarde, reine des Nivelanges, et implora sa clémence. Hildegarde révéla alors aux Nivelanges que c’était à cause des agissements déloyaux de Brunehaut que leur premier maître était mort. Laissant des larmes assombrir son visage une nouvelle fois, Hildegarde laissa sa rivale aux supplices des Nivelanges et de leur terrifiante vengeance. Je n’ose décrire les tourments qu’ils infligèrent à l’orgueilleuse reine déchue. Jamais plus Hildegarde n’usa de son autorité sur les Nivelanges après ce jour. Jamais plus ils n’eurent d’autre maître ou maîtresse.
Pourtant, la tradition dit que malgré tout, Hildegarde et Chlodion eurent une descendance. Celle-ci est référée en ces temps troublés en tant qu’héritière des Nivelanges. Ces héritiers peuvent-ils réellement appelé le pouvoir de ce puissant et vaillant peuple? Ou n’est-ce qu’une légende qui se cache derrière un nom oublié? Quoiqu’il en soit, la noble famille des Nivelanges se réclame de cette légende.